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Aujourd’hui on peut entrer un nouveau mot dans le Dico Pol 2008 du blog.
Nationalisation : n.m., en politique économique, ce mot désigne le fait que l’État par (r)achat de parts devienne propriétaire exclusif ou partiel d’une entreprise privée, ce qui en change de fait la nature, cette dernière ayant subi le transfert de son capital du privé au public ou (c’est le cas de pour Fortis) l’entrée de l’État dans son capital.
N.B. : Pour éviter tout débat sémantique, j’ai privilégié une définition au sens large.
Commentaire : Quand rien ne va plus, le privé est obligé de se tourner vers l’Etat. N’en déplaise au néolibéraux, c’est la revolución !!! C’est la folle et plus qu’intéressante leçon de cette crise dont personne ne voit la fin. On l’a vu aux Etats-Unis (avec un plan de sauvetage qui a été rejeté par les républicains, ce au moment où j’écris ces lignes), on le voit dans nos contrées. Le contexte économique morose lié aux effets des subprimes et les investissements qu’elle y a consacrés (Fortis a perdu 2 milliards € dans ces opérations), la forte indigestion d’une acquisition (ABN AMRO) plombant un peu plus ses comptes, des spéculateurs jouant avec le feu cela entraînant une irrationnalité dans le marché,… Ce sont les principaux ingrédients constituant le cocktail ayant fait plonger le cours de la banque belge Fortis à son plus bas historique et qui oblique la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg à intervenir afin d’éviter le pire. Nul ne sait de quel avenir sera fait demain. Mais il va s’en dire que si les prédictions de Soros devaient s’avérer justes, sans vouloir tomber dans un catastrophisme, on assisterait peut-être à un basculement dans l’histoire économique mondiale jamais atteint auparavant.
Étiquettes : Belgique, Crise financière, Fortis
septembre 30, 2008 à 8:05 |
Et ce mardi matin c’est DEXIA qui voit l’État arriver à son secours :
Au bout d’une négociation marathon débutée ce lundi à 22 heures au 16 rue de la Loi, entre les Régions, le Fédéral, des actionnaires de Dexia et un représentant du gouvernement français, le Premier ministre Yves Leterme a annoncé qu’un accord était intervenu entre les gouvernements belge, français et luxembourgeois pour injecter 6,4 milliards d’euros dans le bancassureur franco-belge Dexia (Source : Le Soir).
septembre 30, 2008 à 2:18 |
Bonjour Yves,
tu n’échapperas pas aux débats sémantiques! gniark !
Selon mon « dico du non-épargnant non-épargné » :
nationalisation = mutualisation des pertes
privatisation = accaparement des bénéfices
enfion, ce qui est sûr, c’est que le néolibéralisme tremble sur les fondements même de son idéologie
septembre 30, 2008 à 8:14 |
tu peux aussi ajouter « francisation », pour qualifier le cas Dexia : l’Etat français devient actionnaire majoritaire via la CDC (25%) loin devant le Holding Communal et ARCO. Au passage, Sarkozy obtient la tête du belge Miller et placera un Français. Et je ne donne pas deux ans pour que le siège déménage à Paris.
octobre 1, 2008 à 12:34 |
[…] Le blog de Yv (3) « Nationalisation […]
octobre 1, 2008 à 12:51 |
A Hugo : Tout est une question de point de vue, mais je suis assez proche de ta définition de nationalisation. Qui d’autre veut s’y essayer ?
A Al : En tous cas, la France obtient une sacré minorité de blocage, ils vont être beaux les conseils d’administration chez Dexia.