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Il Professore tombe

janvier 26, 2008

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Proportionnelle, proportionnelle, tu mets la pagaille en Italie ! Depuis jeudi soir, le gouvernement de Romano Prodi (Il Professore) n’est plus, après avoir été sanctionné par un rejet du vote de confiance au Sénat, celui-là même faisant suite à la démission du ministre de la Justice Clemente Mastella, ce membre du parti centriste catholique étant le sujet d’une enquête pour corruption (au même titre que son épouse et des élus de sa formation). Le plus pénible dans cette histoire, c’est que le gouvernement Prodi est (en partie) poussé à la sortie par la composante centro-catholique de l’Olivier (l’Union de la gauche) qui sanctionne ainsi le supposé manque de solidarité de ses membres alors même qu’on se trouve dans une affaire relevant de la tricherie présumée !

On assiste probablement à un tournant dans l’histoire de la vie politique italienne. Prodi, l’antithèse berluscolienne, a confirmé qu’il ne se présentera plus à la présidence du Conseil.

Deux scénarios sont possibles :

  1. Le plus probable, selon les voeux du président de la République Giorgio Napolitano, est la constitution d’un gouvernement institutionnel, transitoire et probablement d’union national, à tous le moins regroupant les deux grandes tendances politiques du pays. Ce dernier jèterait les bases d’une réforme du mode de scrutin, réduisant la part de proportionnelle dans une loi électorale favorisant aujourd’hui la représentation de 32 partis au Parlement.
  2. Le plus ardemment souhaité par Silvio Berlusconi étant l’organisation de nouvelles élections, tous les sondages donnant largement victorieuse sa coalition.

Quid pour le Parti démocrate (Democratici di Sinistri ==>DS) de Prodi ? Fruit de la fusion, le 27 octobre 2007, entre les communistes « réformés » du Parti Démocrates de gauche et du parti centriste La Marguerite, DS assurait le leadearship sur les autres partis de la coaltion de centre-gauche. Il était même érigé en modèle de la social-démocratie européenne. Cette jeune formation connaît aujourd’hui sa première crise, qui a priori, renforce son dirigeant et actuel maire de Rome Walter Veltroni au détriment d’Il Professore. Il sera intéressant de voir comment DS évoluera dans l’optique d’une réforme de la loi électorale faisant la part belle au système majoritaire.

Mais au-delà des défauts à corriger dans la loi électorale, la classe politique devra répondre rapidement à deux attentes prioritaires des italiens : réhausser le pouvoir d’achat et redynamiser l’économie du pays.