Archive for février 2008

Tournant démocrate aux USA ?

février 29, 2008

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Un nouveau vent soufflerait-il sur les Etats-Unis ? Du Super Mardi jusqu’à aujourd’hui, on peut constater que Barak Obama n’a cessé d’enchaîner les victoires face à sa concurrente dans les différents Etats concernés par les primaires. Il a engrangé onze victoires sur onze possibles depuis le Super Tuesday. Pis pour l’ex First Lady, on constate tendanciellement, ce durant une bonne partie de ce mois, un inversement de tendance, lisez : une légère majorité des votants adhérent à la candidature d’Obama. Une adhésion qui s’exprimerait même au niveau national, Obama étant gratifié pour la première fois dans les sondages d’une victoire sur McCain. Bien entendu, les précautions d’usage sont de rigueur. Nous sommes face à des enquêtes d’opinion, par définition elles seront encore volatiles entre leurs prochaines vagues et les quatre primaires du 4 mars, dont les Etats de l’Ohio et du Texas décideront probablement, de façon cruciale, du destin présidentiel d’Hillary Clinton.

Quels facteurs expliquent un tel revirement de situation qui pourraient s’accentuer et s’avérer défavorable à Madame Clinton ?

(1°) Un facteur générationnel : C’est un des éléments qui fera le plus pencher la balance en faveur de l’un des deux candidats démocrates. Actuellement, Hillary Clinton n’arrive pas à capter suffisamment les voix des 18 – 29 ans (20 % du corps électoral) et des 30 – 49 ans. Pour l’instant, ce sont ces deux tranches d’âges qui délaissent massivement Clinton pour Obama. Si elle n’arrivait pas à renverser cette tendance de fond lors des prochaines échéances, elle s’approcherait dangereusement de la défaite. C’est cette double catégorie d’électeurs qui va jouer le rôle clé du « départage ».

(2°) Un facteur économique : La situation étant peu favorable aux USA et la majorité de la population croyant peu en une amélioration, l’électorat démocrate manifeste plus de crédit à celui qui est le plus marqué à gauche. Or, sur la question essentielle des soins de santé, Clinton est plus à gauche qu’Obama. La première souhaitant instituer un système universel alors que son rival ne se prononce pas favorablement sur une assurance-maladie obligatoire pour tous les américains, mais bien pour un système écartant ceux ne pouvant se l’octroyer; laissant ainsi sur le côté quelques 15 millions de personnes (aujourd’hui 47 millions d’Américains en sont exclus). Si Clinton veut revenir, elle devrait mieux exploiter cet argument. A moins que, malgré ses efforts, son argument de justice social serait incroyablement moins audible face à ceux de son adversaire.

(3°) Le facteur du renouveau : L’argument du manque d’expérience, du manque de connaissance approfondie des arcanes du pouvoir par son rival tant de fois rabâcher par Clinton ne prend pas. Bien plus largement et comme souvent aux Etats-Unis, c’est l’image d’un leader charismatique incarnant la vision la plus en phase avec la société américaine qui l’emporte. Pour l’instant, elle a beaucoup de mal à l’incarner.

Il mérite une statue

février 27, 2008

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Qui ? Mais Guy Verhofstadt (VLD / droite) évidemment, le Premier ministre belge ad interim qui transmettra le flambeau à Yves Leterme (CD&V – N-VA / centre-droit) à la fin du mois de mars. Récapitulons en ordre décroissant : ce mardi il a réussi à trouver le milliard manquant pour constituer le budget de l’Etat, ce lundi le comité des sages s’est entendu sur un accord minimal sur la réforme de l’Etat (ou si vous préférez ces sages se sont accordés sur les préludes d’une réforme institutionnelle probablement plus large), à la fin du mois de décembre il arrivait à imposer un gouvernement transitoire. La Belgique connaît enfin un dénouement favorable à une crise inédite dans son histoire.

Certes, les mesures avancées pour redonner du pouvoir d’achat aux plus modestes ne sont pas suffisantes. Certes, on ne sait pas encore vers quel coalition le pays se dirige pour le 21 mars. Certes, les tensions communautaires peuvent resurgir dans quelques mois. Mais pour une fois, je ne bouderais pas mon plaisir en marquant ma satisfaction sur le retour au principe du « compromis à la belge », en saluant le talent d’un véritable homme d’Etat et ce dernier propos reste quelque peu savoureux car venant d’un très humble homme de gauche vis-à-vis d’un grand leader de droite.

P.-S. : Dans un an, on prend les paris que Guy Verhofstadt sera le Président de l’UE des 27 !??

La Russie selon Poutine

février 27, 2008

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C’était un documentaire effrayant et passionnant que diffusait Arte hier. Ayant pour titre « Meurtres en série au pays de Poutine », ce film réalisé par Manon Loizeau et Philippe Lagnier est la démonstration d’un Etat (la Russie) aux mains de l’ex-KGB (devenu FSB). Un ex-KBG privatisé, passé du service auprès du parti unique (sous l’URSS), à celui assuré à la faveur d’un seul homme et de ses protégés. Un ex-KGB criminalisé, n’hésitant pas, au travers de cellules, à liquider des personnes considérées comme concurrentes politiquement ou commercialement. C’est une description riche et implacable d’une Russie où plus de 60% des leviers du pouvoir sont tenus par des anciens cadres du KGB. Effrayant disais-je. Cela l’est encore plus à l’aune des élections présidentielles du 2 mars.

Le Making Of (1)

février 26, 2008

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Encore une rubrique supplémentaire sur Le blog de Yv (3) ! Ici, c’est un peu la rubrique à mi-chemin entre la réflexion éditoriale et la tentative à sens unique ou dans les deux sens d’un dialogue blogueur – lecteurs.

Ne pas trop parler de Nicolas S., mission difficile !

Pour les plus attentifs, vous aurez remarquez que généralement les messages de ce blog sont rédigés en soirée. Indépendamment de cela et d’un week end chargé, j’ai longuement hésité à traiter de la dernière polémique qu’a suscité Nicolas Sarkozy après la diffusion de l’insulte qu’il adressait à un citoyen lui manquant de respect, ce lors du salon de l’agriculture. Deux réflexions à ce propos : (1°) lui qui voulait imposer la notion de respect (notamment au travers des missions de l’école) c’est raté; (2°) il eut été plus intelligent de réagir de la même manière que son prédécesseur adressant à un de ses paroissiens l’ayant traité de « connard » à la sortie de la messe de Bormes-les-Mimosas : « Enchanté, moi c’est Jacques Chirac »! Rien que ça. Moralité : C’est la preuve par A + B que N.S. a pour l’instant beaucoup de mal à habiter la fonction présidentielle.

Pas facile de choisir

Ah (!!!), je vous l’annonce depuis une semaine via mes previews, cette fameuse analyse beaucoup plus large et sans concessions du sarkozysme. C’est malheureusement un des défauts du style de l’annonce. Quand on manque de temps, celle-ci peut prendre des allures de prolongation. Et heureusement que je n’en abuse pas, car ces derniers jours j’ai envie de traiter du Pakistan, de la Russie, de l’Allemagne, de la Belgique, de cinéma, etc. Mais les facteurs temps, actualité du moment et hiérarchisation personnelle sont un trio infernal aiguillant le choix du message. Par ailleurs, j’essaye avec mesure d’appliquer un droit de suite (autrement dit le suivi d’un sujet traité sur ce blog). Il me semble que cela était pertinent avec l’Italie. Je m’emploierai prochainement à la faire avec le Kenya.

Main-d’oeuvre infantile

février 22, 2008

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La pauvreté reste malheureusement un phénomène majeur à travers le monde. A ce sujet, un exemple m’a particulièrement interloqué.

Sans une volonté immédiate d’entrer dans le registre du pathos, c’est un chiffre qui fait froid dans le dos et qui en dit long sur les disparités socio-économiques à travers le monde. Le Bureau International du Travail (BIT) a recensé 191 millions d’enfants âgés de 5 à 14 ans incorporés dans la main d’oeuvre mondiale.

Cet état de fait constitue une violation de la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail. Faisant face à une situation économique précaire, les parents des Etats les moins nantis font contribuer leurs progénitures au revenu global du ménage. Ces enfants effectuent leurs tâches dans des conditions parfois très difficiles, cela allant même jusqu’à entraîner pour certains des séquelles physiques irréversibles. Dans une optique « occidentale », on peut avancer que nous sommes les témoins passifs d’une situation dont les acteurs vivent un enfance gâchée, voire brisée. Le résultat des sanctions internationales à l’égard des Etats tolérants pareilles pratiques est quasi nulle.

A ce problème de fond révoltant, quelles solutions ? Une ébauche de réponse via la proposition d’aide internationale massive et digne de ce nom dans l’éducation des enfants, au mieux éradiquant à défaut palliant ainsi le recours par des employeurs peu scrupuleux de la main-d’oeuvre infantile. Une autre résiderait dans des sanctions économiques exemplaires à l’encontre des pays fermant les yeux sur ces pratiques. Souhaitable, mais certainement (et tristement) peu probable lorsque l’on sait que « l’usine du monde », comprenez la Chine, tolère l’intolérable; le rapport de force économique lui étant largement favorable.

Revue des posts

février 21, 2008

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En parcourant les quelques derniers sujets traités sur ce blog, je me suis dit que ça faisait longtemps que je n’avais plus fait un sujet décalé tout en gardant un minimum de sérieux par rapport à l’actu. LNA m’a plutôt bien inspiré, via son nouveau blog assez prometteur, ou l’équivalent d’une « revue de blog ». Pour en savoir plus, cliquez → ici. Oui, je suis un adepte du principe de l’arroseur arrosé.

Dernièrement, je parcourais deux blogs de Libé (nouvelle tendance des médias à récupérer partiellement le phénomène blog, cela mériterait un autre message). Comme pour l’instant Le Blog de Yv oscille (conjoncturellement) entre les USA et la France (sans oublier pour autant le reste du monde), deux posts ont attiré mon attention.

Le premier, léger, émane des Primaires Américaines en direct. J’y apprenais que Scarlett Johansson est devenue inconditionnellement fan de Barak Obama, à lire ici.

Le second est plus sérieux. Il donne une indication de ton de mon prochain message « Critique du sarkozysme » dont la livraison est attendue au plus tard pour mardi. Il s’agit d’un blog passionnant traitant d’un sujet poignant, en l’occurrence celui du quotidien des enfants de familles sans papiers en France. On pouvait y lire dans un post daté d’hier le récit des conséquences navrantes de l’aberration de la politique du chiffre en matière d’immigration.

A lire impérativement ———> !

Un nouveau castrisme ?

février 20, 2008

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Au pays de Buena Vista Social Club, Fidel Castro s’en va mais le castrisme devrait persister, au moins dans un premier temps. Le communisme a eu beaucoup de ratés en application, ce au travers des différents exemples historiques et Cuba ne semble pas faire exception. Castro s’en va, avec une santé chancelante et beaucoup de casseroles : une économie passée de l’état de « balbutiant » à un état moyen (comprenez en développement et en libéralisation graduellement lente), une démocratie inexistante, des violations courantes des droits de l’homme et une pauvreté persistante (1).

Son frère, Raul Castro, n’a pas encore troqué son uniforme contre le même training de son aîné. Mais il est confirmé dans la transmission fraternelle du pouvoir. Il annonce des réformes économiques. Le pays en a bien besoin. Au demeurant, il n’a effectué aucune annonce du point de vue de changements en matière de droits humains. Les prisonniers politiques et les arrestations arbitraires se comptent par centaines. La mauvaise expérience communiste n’a que trop durée.

Prions que Raul soit plus éclairé que son frère et qu’il ouvre enfin aux Cubains les portes de la Révolution, celle jamais entamée en 49 ans de castrisme et qui serait de trois ordres : politique, économique et sociale. A défaut, le commentaire suivant d’un internaute sur ce blog anticastriste serait alors l’annonce d’une triste prophétie : « Much ado about nothing. What does this change? Nothing. Cubans are still oppressed, the island is still a hell hole and the man in command still bears the last name (c)astro. All this means nothing. » Traduction : « Beaucoup d’agitation à ce sujet pour rien. Que produit ce changement ? Rien. Des Cubains sont encore opprimés, l’île est toujours un trou d’enfer et l’homme aux commandes a encore pour nom de famille Castro. Tout ceci ne signifie rien. »

Annonce 2

février 19, 2008

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Cliquez sur l’image !!!

LE DICO POL 2008

février 18, 2008

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Chères lectrices et chers lecteurs, je vous annonce que ce blog s’enrichit d’une nouvelle rubrique (ou catégorie, c’est selon) ayant pour intitulé complet : Le Dictionnaire Politique 2008. Le principe est simple. Au travers d’un mot (que je définis du mieux que je peux et que vous pouvez commenter à l’infini via l’espace réservé à cet effet) j’explicite une tendance en la mettant en corrélation avec l’actualité du moment.

B

Bling-bling : adj. m., onomatopée et anglicisme, désignant un style précis, celui de la manifestation à quasi outrance des richesses personnelles. Ce terme est très répandu dans le hip-hop depuis les années 80.

Synonyme : brillant, frimeur, chic, clinquant, péteux.

Commentaire : L’exemple le plus connu est N.S., cliquez → ici pour la démonstration.

M

Marketing politique : n.m., tactique basée sur l’usage d’un discours ciblé auprès d’une catégorie précise de l’électorat dans la finalité pour celui qui l’emploie d’obtenir au moins la sympathie au mieux l’adhésion de ce public.

Exemple : Losrque Nicolas Sarkozy annonce son intention de faire porter à chaque élève de CM2 la mémoire d’un enfant juif parmi les 11 000 de France déportés et assassinés par les nazis. La cible prioritairement visée peut être identifiée comme étant la communauté juive. On peut élargir la cible en y ajoutant d’autres segments de la population probablement convoités, en particulier celui des militants contre le racisme. Cela étant, il me semble qu’une proposition plus large et sans calcul politique, telle qu’un cours obligatoire traitant de différents génocides dans l’histoire, de l’étude de leurs ressorts allant de pair avec la promotion des principes antiracistes, eut été plus salutaire. Ce cours devant être dispensé à des élèves dont l’esprit critique commencerait à se développer. Il serait souhaitable de traiter de cela de façon approfondie dans des classes dont les élèves auraient entre 15 et 17 ans. Du reste, cela ferait une belle « proposition de loi » à l’échelle européenne.

Dictator’s Day

février 15, 2008

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Quelle histoire camarades ! Non que je sois un aficionado du dictateur Khadafi, auquel le gouvernement Sarkozy a donné un peu plus de respectabilité, mais le site Bakchich, dont je relaie l’information sur ce blog, tiendrait un scoop ! Khadafi aurait un père corse. L’enquête plutôt fouillée se lit ici en page 9. Légende ou info du mois ???

Moins anecdotique, Vladimir Poutine continue sa longue marche vers le maintien au pouvoir, en confirmant officiellement son intention de briguer le poste de Premier ministre. Décodez ainsi : « Vous m’élisez un nouveau Président (a priori celui de mon camp), je deviens le n° 2, avec les pouvoirs du n° 1 ! »

La dictature aurait-elle de beaux jours devant elle ?

Vers le bipartisme italien ?

février 13, 2008

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Le vent a soufflé dans le sens des élections législatives anticipées en Italie. Incapable de trouver un terrain d’entente entre les différents protagonistes, le président Giorgio Napolitano a dû se résigner à convoquer les électeurs pour le mois d’avril. Cela contrecarre-t-il son plan de voir l’Italie enfin se tourner vers le bipartisme ? Silvio Berlusconi et Walter Veltroni parient, via ces élections, sur l’émergence de deux grands partis, cela au détriment des petits. Ils espèrent également que cette nouvelle séquence dans la vie politique italienne favorisera la constitution d’une large coalition post-électorale pouvant (éventuellement) s’entendre sur la détermination d’une nouvelle loi électorale. Basta les coalitions avec des groupes de moindres tailles ? Seul le scrutin des 13 et 14 avril nous le dira. Cela étant, à court terme l’Italie ne peut faire l’économie d’une réforme de son scrutin, celle-là me semblant nécessaire.

RECONNAISSANCE

février 12, 2008

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En terme historique, c’est un fait majeur qu’accomplit le gouvernement australien à l’égard des Aborigènes, autochtones du pays depuis plus de 50.000 ans.

Par le biais de son Premier ministre travailliste Kevin Rudd, l’Australie présente officiellement ses excuses à un peuple décimé par la colonisation anglaise. A titre non exhaustif, on peut citer dans cette période sombre du passé australien : beaucoup de massacres, des empoisonnements, des déportations, des interdictions de métissage,… Le nombre d’Aborigènes est estimé entre 250 000 et 750 000 individus en 1788, moment précis de l’histoire marquant le début de l’invasion du pays continent par les Anglais. En 1911, on n’en comptait plus que 31 000. Un recensement de 2001 permettait de préciser que 2% de la population australienne est d’origine aborigène, soit 401 003 personnes.

Ces excuses officielles des crimes du passé consacrent la fin d’un processus difficile de reconnaissance des Aborigènes, ce avec peu d’effets concrètement bénéfiques pour cette population. Le processus est initié, notamment, au travers du Native Title Act de 1993. Difficilement applicable en l’espèce, le Native Title Act donne juridiquement aux Aborigènes la possibilité de présenter des revendications territoriales auprès d’un tribunal spécial. On peut également citer, en terme plus éloigné dans le temps, le référendum de 1967 accordant aux Aborigènes le droit à la citoyenneté et la garantie de l’octroi d’un salaire minimum. Partant d’une bonne intention, ce référendum eut un effet pervers et imprévu dans son application. En effet, la majorité des Aborigènes employés dans les fermes en furent chassés par les propriétaires et ils tombèrent dans une précarité alarmante.

L’un des prochains défis de l’Australie consistera à éradiquer les maux qui traversent cette communauté, parmi lesquels le plus important taux de représentation dans les prisons (les Aborigènes forment 40% de la population carcérale australienne), un taux de malnutrition et un taux de mortalité plus importants que la moyenne nationale.

Rien ne va plus en Sarkozie

février 11, 2008

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Qu’on se le dise : ça flingue en Sarkozie ! Les sondages sont à la baisse généralisée pour la droite et son patron, ce pour cause de mécontentement d’une majorité de la population sur les promesses qui tardent à être tenues et un style présidentiel trop clinquant. Pour rien arranger, il y a l’annonce d’une débâcle électorale aux municipales dont s’en suivrait un remaniement ministériel. Le dernier épisode en date est : le départ forcé de David Martinon au profit de Sarkozy Junior pour la conquête de Neuilly, le premier étant donné perdant; il avait scandalisé son électorat local lors de son parachutage quelques mois auparavant. Ce qui vaut cette belle illustration signée Plantu. Rien ne va plus en Sarkozie (?) ! Serait-ce le début de la fin d’un état de grâce sarkozien ? Les municipales du mois de mars constitueront certainement un indicateur précieux pour répondre à cette question.

P.-S. : Avec tous ça , je reviens (tard) un soir de la semaine pour traiter du plat pays qui est le mien et d’un peu de cinéma (mardi soir). Pour les « fans », ceci n’a rien à voir avec “Critique du sarkozisme” que j’annonçais ici. Un peu de patience, cela arrive bientôt,…

McCain diplomatiquement incorrect ?

février 8, 2008

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Traduction en français : « Je suis convaincu qu’à moins que l’Amérique change de cours, nous pourrions devenir la France du 21ème siècle » disait-il. « <La France est> toujours une grande nation, mais <elle> n’est pas le leader du monde, pas la superpuissance. Et pour moi c’est impensable. »

En anglais : «I’m convinced that unless America changes course, we could become the France of the 21st century,» he said. «Still a great nation, but not the leader of the world, not the superpower. And to me that’s unthinkable.»

Et lorsque l’on sait qu’il a le verbe facile et agressif à propos de l’Iran, ça promettrait s’il devenait président !

Un sms révélateur

février 7, 2008

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Drôle d’information sur un sms dont la fiabilité me semble difficile à remettre en doute venant de mon hebdo du jeudi et dont j’apprenais l’existence (via le camarade R.) ce mercredi soir ! On peut faire confiance à ce périodique sur l’application du principe de moult recoupages de l’information avant sa diffusion. Honnêtement, je me demande si la source à cette info ne serait pas simplement . !

Question d’ordre journalistique : pourquoi cette information sort-elle via le site internet du Nouvel Obs ? Une triple explication s’impose :

(1°) A force de jouer à tous crins la carte people, on risque gros, au point de voir sous la loupe médiatique certains pans de sa vie privée, voire certains pans de sa complexité psychologique !

(2°) Son style est à rebours de l’habitation de la fonction présidentielle. A force de casser les codes formels, il invite à la définition d’une nouvelle manière de considérer la relation presse-Elysée. Cela allant dans les deux sens. Certains médias peuvent se montrer condescendant à l’égard de l’action présidentielle, d’autres adoptent une attitude différente, tel Libé, mais toujours dans le respect de la fonction présidentielle.

(3°) N’est ce pas également et je ne peux m’empêcher d’y penser, une tentative de rééquilibrage dans le rapport de force dominant-dominé qu’avait imposé Nicolas Sarkozy entre lui et la presse; que j’avais d’ailleurs trouvé éclatante et particulièrement choquante lors de sa conférence de presse. Le seul à avoir fait montre d’une question de fond doublée d’un sens critique, certes, est l’excellent Laurent Joffrin (directeur de la publication de Libé). Il était dommage de voir un président excessivement incisif à l’égard d’un journaliste, ce sans le soutien et l’application du droit de suite par ses pairs. Droit de suite qu’il a dû appliquer seul le lendemain de cet étrange de « lynchage », par le biais d’un site du groupe de presse qu’il dirige. Cela étant dit, ironie du sort pour Sarko, Joffrin était le boss du Nouvel Obs jusqu’en 2006.

P.-S. : Je vous annonce déjà chère lectrice et cher lecteur, dans les deux semaines qui viennent (mas je ne vous dit pas quand), un message en deux parties qui aura pour intitulé « Critique du sarkozisme ».

Un fauteuil pour trois

février 6, 2008

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Le Super Mardi aura finalement débouché sur un nombre plus important de questions que de réponses. Revenons sur les faits, avant de mettre en évidence quelques questions.

Le Parti Démocrate semble littéralement coupé en deux. Hillary Clinton a remporté 7,3 millions de votes (50.2 %) et Barak Obama a obtenu le soutien de 7,2 millions de votants (soit 49.8 %). Obama l’a emporté dans les petits Etats où il a obtenu plus de victoires que sa concurrente (14 contre 8). Clinton l’emporte dans 4 des 5 Etats les plus peuplés. De facto, on s’attend à un combat au finish entre les deux candidats démocrates; l’hypothèse étant de plus en plus vraisemblable de voir les derniers Etats concernés par les primaires départager les deux sénateurs. Le ton risque d’encore un peu plus se durcir entre les deux prétendants à la candidature de la gauche américaine.

Dans le Parti Républicain, la tendance semble plus limpide. John McCain continue son étonnante démonstration de force. Il devance largement ses deux principaux rivaux, Mike Huckabee et Mitt Romney, au point qu’il fasse peu de doute sur sa prochaine désignation comme le candidat de son camp. Même si officiellement on n’est pas encore à ce stade.

Les questions restent nombreuses.

(1°) Qui l’emportera côté démocrate ? Bien malin celui qui arrivera à avancer le bon pronostique. Beaucoup de facteurs relevant de l’actualité nationale comme internationale influenceront les tactiques des candidats. Concomitamment, l’un comme l’autre ne sont pas à l’abri d’un faux pas pouvant coûté cher à celui qui l’effectuera.

(2°) Un ticket Clinton-Obama ou Obama-Clinton (son appellation variant selon la primauté accordée au vainqueur) serait-il envisageable ? Ce qui constituerait en quelque sorte une dream team électorale, d’ailleurs souhaitée par la base du Parti Démocrate. Cette combinaison me semble peu plausible dans le sens Obama-Clinton, le premier symbolisant la fraîcheur dans son parti et a fortiori dans le pays, il est assez improbable qu’il s’allie avec celle qu’il considère rhétoriquement comme son antithèse. Dans le sens contraire, la probabilité me semble assez faible, au regard des dernières petites phrases et des derniers coups bas assénés par les Clinton (mari et femme) à l’encontre d’Obama.

(3°) L’Amérique resterait-elle profondément républicaine ? McCain reste une énigme intéressante et probablement symptomatique de l’évolution politique américaine. Depuis 1980 (année d’élection de Ronald Reagan) et indépendamment des huit années « Clinton », l’Amérique est profondément restée républicaine. Alors qu’il y a encore quelques mois, McCain n’attirait pas plus que ça les projecteurs sur lui, il a réussi à capter l’attention et à cristalliser autour de sa personnalité de quasi franc-tireur républicain l’image d’un leader. Franchement je me demande jusqu’où il ira ! Dans les derniers sondages à configuration nationale gauche/droite, il l’emporterait autant sur Obama que sur Clinton. Nous sommes au premier jour du combat d’un fauteuil pour trois candidats.

Super Tuesday (live with updates)

février 6, 2008

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5h00 : Petite prime aux matinaux ce matin et je prends les paris qu’il y en a peu, c’est serré coté démocrate avec une légère avance pour Clinton. On verra comment la tendance se précise vers 6h30.

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6h40 : Cela s’annonce mal pour Obama, d’autant que Clinton est donnée gagnante pour la Californie, Etat américain qui attribue 441 délégués aux démocrates.

7h30 : Malgré les apparences trompeuses, d’après les spécialistes, les carottes ne seraient pas cuites pour le sénateur de Chicago. Le jeu reste toujours serré. C’est vraiment compliqué comme système. En bref, il semblerait que le Super Mardi ne départage pas les 2 candidats démocrates, malgré un léger avanage pour Clinton.

Last update : Je reviendrais ce soir (vers 23h00? au plus tard) avec un petit commentaire sur ce Super Mardi, qui pourrait avoir comme titre évocateur : Un fauteuil pour trois ! Pour les résultats en forme de tableau, cliquez sur l’image ci-dessous ou ici.

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L’Espoir Obama

février 4, 2008

Barak Obama For President

Pourquoi si j’avais été Américain aujourd’hui, aurais-je voté pour Barack Obama, ce dans l’optique du Super Mardi du 5 février se déroulant dans un des 24 Etats d’Amérique concernés ? Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte et je pourrais les schématiser comme suit en préambule : il y aurait à la fois des raisons de forme et en corollaire des raisons de fond qui expliqueraient ce choix.

Sur la forme, si ce n’est la majorité des observateurs, d’aucuns conviendront que Barack Obama est un brillant orateur. Cela faisait longtemps, depuis Bill Clinton me semble-t-il, qu’on n’avait plus vu de candidat aussi charismatique. Il a une approche de ses dossiers que l’on pourrait qualifier de pragmatique. A tout le moins, pour l’essentiel des affaires qu’il a dû traiter en sa qualité de sénateur de l’Etat de l’Illilois ainsi que pour les sujets qu’il a développé durant sa campagne, Obama s’inscrit dans une logique point guidée par l’idéologie, mais plutôt basée sur des faits tangibles, a contrario d’un certain George W. Bush par exemple.

Sur le fond, il articule son discours sur l’Espoir ! Il veut et il peut redonner à ses concitoyens cette dose de foi en la puissance américaine qui semble leur faire défaut aujourd’hui, pour des raisons que l’on sait, parmi lesquelles : une crise des subprimes minant l’économie américaine et une concurrence de plus en plus accrue des pays « émergents » (Chine, Inde, Brésil,… quoi que pour ces trois Etats cités, on pourrait gommer le caractère « émergent », mais cela mériterait un tout autre message, pardonnez cet égarement).

Outre l’espoir, Barack Obama se veut le symbole du renouveau ! Après plus d’une vingtaine d’années de vie politique dominée par la « dynastie » Bush-Clinton, le candidat Obama veut donner un nouvel élan aux Etat-Unis à la fois en réunifiant un pays fracturé entre la gauche et la droite (quoi que cette fracture est moins importante que celle provoquée par les élections de 2000, les présidentielles de 2004 constituant un « relatif » plébiscite pour Bush) et (pour ce faire) dépasser les clivages partisans en rassemblant une grande majorité des électeurs autour de son projet. Même si son projet reste séduisant et pas des plus éloignés (en terme de programme) de celui de Hillary Clinton, je doute quelque peu de la réalisation, au-delà de la formule, du dépassement des clivages, tellement ceux-ci structurent le modèle américain.

D’un point de vue programmatique, il s’est prononcé en faveur d’une assurance maladie universelle (47 millions d’habitants en sont actuellement exclus), pour la fin de la baisse d’impôts des riches (une mesure appliquée par Bush), pour la régularisation de 12 millions d’immigrés clandestins, pour le développement du biocarburant, pour le retrait des troupes américaines en Irak et pour une nouvelle politique étrangère, résolument multilatéraliste.

Sa jeunesse (n’étant pas synonyme de manque d’expérience politique mais plutôt de rafraîchissement sur la scène politique américaine), son talent, son côté « plus proche des pauvres et des classes moyennes » par rapport à Clinton, son côté « moins centriste ou moins à la droite de sa gauche » (contrairement à Clinton qui est favorable à la peine de mort à au renforcement des contrôles contre l’immigration) lui auraient donné mon adhésion quasi totale à sa candidature. Comme annonciatrice d’une bonne nouvelle, à mettre en parallèle avec ma dernière et très humble analyse, devinez : l’écart se resserre sérieusement entre Obama et Clinton, depuis que John Edwards a jeté l’éponge à la course à l’investiture. Go Barack, go !