Un nouveau vent soufflerait-il sur les Etats-Unis ? Du Super Mardi jusqu’à aujourd’hui, on peut constater que Barak Obama n’a cessé d’enchaîner les victoires face à sa concurrente dans les différents Etats concernés par les primaires. Il a engrangé onze victoires sur onze possibles depuis le Super Tuesday. Pis pour l’ex First Lady, on constate tendanciellement, ce durant une bonne partie de ce mois, un inversement de tendance, lisez : une légère majorité des votants adhérent à la candidature d’Obama. Une adhésion qui s’exprimerait même au niveau national, Obama étant gratifié pour la première fois dans les sondages d’une victoire sur McCain. Bien entendu, les précautions d’usage sont de rigueur. Nous sommes face à des enquêtes d’opinion, par définition elles seront encore volatiles entre leurs prochaines vagues et les quatre primaires du 4 mars, dont les Etats de l’Ohio et du Texas décideront probablement, de façon cruciale, du destin présidentiel d’Hillary Clinton.
Quels facteurs expliquent un tel revirement de situation qui pourraient s’accentuer et s’avérer défavorable à Madame Clinton ?
(1°) Un facteur générationnel : C’est un des éléments qui fera le plus pencher la balance en faveur de l’un des deux candidats démocrates. Actuellement, Hillary Clinton n’arrive pas à capter suffisamment les voix des 18 – 29 ans (20 % du corps électoral) et des 30 – 49 ans. Pour l’instant, ce sont ces deux tranches d’âges qui délaissent massivement Clinton pour Obama. Si elle n’arrivait pas à renverser cette tendance de fond lors des prochaines échéances, elle s’approcherait dangereusement de la défaite. C’est cette double catégorie d’électeurs qui va jouer le rôle clé du « départage ».
(2°) Un facteur économique : La situation étant peu favorable aux USA et la majorité de la population croyant peu en une amélioration, l’électorat démocrate manifeste plus de crédit à celui qui est le plus marqué à gauche. Or, sur la question essentielle des soins de santé, Clinton est plus à gauche qu’Obama. La première souhaitant instituer un système universel alors que son rival ne se prononce pas favorablement sur une assurance-maladie obligatoire pour tous les américains, mais bien pour un système écartant ceux ne pouvant se l’octroyer; laissant ainsi sur le côté quelques 15 millions de personnes (aujourd’hui 47 millions d’Américains en sont exclus). Si Clinton veut revenir, elle devrait mieux exploiter cet argument. A moins que, malgré ses efforts, son argument de justice social serait incroyablement moins audible face à ceux de son adversaire.
(3°) Le facteur du renouveau : L’argument du manque d’expérience, du manque de connaissance approfondie des arcanes du pouvoir par son rival tant de fois rabâcher par Clinton ne prend pas. Bien plus largement et comme souvent aux Etats-Unis, c’est l’image d’un leader charismatique incarnant la vision la plus en phase avec la société américaine qui l’emporte. Pour l’instant, elle a beaucoup de mal à l’incarner.