Posts Tagged ‘Parti socialiste’

PS, l’épilogue

novembre 26, 2008

Avant de prononcer son discours, Martine Aubry était allée embrasser Ségolène Royal, assise, impassible, au premier rang du palais de la Mutualité. (Source : AFP & Reuters)

C’était déjà hier. C’était le soir suivant la décision du Conseil national du Parti socialiste de valider l’élection de Martine Aubry au poste de premier secrétaire (à 159 voix pour, 76 contre et 2 abstentions). Finalement 102 voix séparent la « gagnante » de la « perdante » ! Les guillemets sont de rigueur car on peut justement se demander qui est vraiment gagnante et qui est réellement perdante dans cette affaire. J’aurais tant aimé vous laisser cette embrassade paradoxale et insolite, mais vous vous contenterez de celle qu’adressait 4 jours avant ladite « perdante » à Claire Chazal.

P.-S. : D’ici à la fin de cette semaine, comme je l’avais promis il y a quelques jours, je reviendrais plus largement sur le PS français via une modeste analyse.

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(Photo : Reuters)

PS, le mauvais scénario

novembre 22, 2008

C’est le scénario qu’on n’attendait pas. C’est celui que même le plus mauvais des scénaristes n’aurait jamais imaginé. Royal / Aubry, c’est fifty-fifty. Sur 67.413 voix, la première obtient 50,02 %, et la seconde en remporte 49,98 %. Plus parlant est le fait de dire que 42 voix font l’infime différence entre les deux candidates.

Le parti est coupé en deux.

Aubry réclame la victoire, Royal la conteste en envisageant d’user de tous les recours qui lui sont ouverts dans le parti. Il faut absolument trouver une solution de rassemblement et s’entendre sur le nom de quelqu’un qui puisse joindre les deux camps, car les socialistes ne peuvent pas se payer le luxe de déchirements internes pendant des jours, voire des semaines, ne fusse qu’au regard du contexte national et du de la situation international. Ma petite solution serait que les deux femmes se réunissent pour désigner « un troisième homme » faisaint la synthèse entre les deux motions, même s’il est marqué royaliste, un Vincent Peillon ferait l’affaire. On peut rêver. On peut aussi imaginer une Aubry secrétaire nationale flanquée de deux adjoints royalistes : Valls et Peillon.

Je limite mes hypothèses à ces deux-ci. Soit dit en passant, objectivement, c’est un demi échec pour Aubry qui n’a pas réussi à additionner tous les reports de voix des militants des motions d’Hamon et de Delanoë et de fait un demi gain pour Royal qui a bénéficié durant toute la campagne d’une dynamique relativement importante, sans que celle-ci soit décisive.

A suivre,…

Un premier secrétariat pour trois

novembre 17, 2008

Le mauvais show continue ! Finalement, l’égo aura primé sur l’esprit de synthèse et c’est franchement navrant. Il n’est pas glorieux ce congrès de Reims. On a trois candidats au poste de premier secrétaire : Aubry, Hamon et Royal. Le jeudi 20, ce sera aux militants du PS de trancher. Je ne sais pas pourquoi mais je sens Ségolène Royal l’emporter, même si (perso) des trois ma préférence irait à Martine Aubry. Mais on peut souligner qu’il y a deux chances sur trois qu’un grand parti soit dirigé par une femme, c’est rare et c’est le seul élément positif qu’on puisse retenir de cet épisode.

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(Photos AFP/Getty Images/Reutes)

En attendant le congrès de Reims

novembre 14, 2008

Synthèse ou non ? Le débat pour le leadership du PS commence aujourd’hui. En effet le congrès de Reims va débuter ce vendredi. Sur le fond, Royal, Delanoë, Aubry sont réformistes et européens. Ils ont malgré quelques nuances pleines de sens une vision sociale-démocrate. Soit Ségolène Royal arrive à faire la synthèse autour de son nom, soit ce sera le tout sauf Ségolène qui sera de mise (Delanoë + Aubry + Hamon), soit la même configuration que la dernière citée avec Delanoë en ni oui ni non (Royal vs Aubry + Hamon / Delanoe neutre). Bref, c’est la pagaille mon général ! LBdY (3) revient sur le sujet après clarifications, dimanche soir ou lundi. Après ce sera aux militants de choisir, le 20 novembre.

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(Photo : Reuters)

Parti Socialiste (1ère partie)

novembre 12, 2008

Ségolène Royal veut prendre la tête du parti

Mercredi, enfin Yves aborde le sujet délicat du congrès de Reims et plus globalement de l’avenir du PS français.

Hier ou avant-hier, je vous aurais annoncé que Vincent Peillon était bien parti pour être le premier secrétaire du parti. Aujourd’hui, la situation a changé. Ségolène Royal a réfléchi et elle va annoncer aujourd’hui ou demain son intention de briguer la direction du PS. Le choix des motions par les adhérents, c’était la partie idéologique, la partie certainement la plus intéressante. Le choix du premier secrétaire, c’est la partie tactique, plus centrée sur les personnes.

En optant pour sa propre candidature, Ségolène Royal enterre les ambitions des quadras, comme c’est de tradition dans un parti incapable de faire preuve d’audace en donnant les rênes à une nouvelle génération. Peillon, Montebourg, Valls, Caresche, Gorce (autrement dit les bébés Jospin) devront attendre d’être cinquantenaire pour passer au premier plan. Car prendre la tête du parti, c’est inévitablement prendre une option sur les élections présidentielles de 2012. L’une des explications de la victoire de Royal est justement celle d’avoir réussi à réunir cette « jeune » génération autour d’elle. Implicitement, le fait que sa motion soit passée en tête du vote des militants était une manière de lui dire : place aux « jeunes » ! Elle va à l’encontre de ce message et personnellement je trouve cela dommage.

Royal prend la décision la plus tactique de sa carrière : devenir première secrétaire pour maîtriser le parti et plus que jamais consolider son statut de candidate potentielle pour 2012. Elle va également à l’encontre de Gérard Collomb et Jean Noël Guerrini, ses principaux soutiens à la signature de sa motion E. Ces deux derniers sont les présidents des deux plus puissantes fédérations régionales du PS. Il y avait un deal entre eux qu’on peut exposer comme suit : tu cèdes le secrétariat national à autrui et on te soutient corps, âmes et fédérations pour 2012. La donne aurait changé.

Passera-t-elle ? Probablement. Sauf si tous ses adversaires se décidaient à se liguer contre elle durant le congrès. Bref, les négociations vont bon train. Comme vous avez pu le constater en titre, vous aurez droit très prochainement à d’autres épisodes concernant le PS, notamment un traitant des aspects idéologiques.

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(Photo : Getty Images)

Royal en tête avec sa motion

novembre 7, 2008

Breaking news : C’est l’information qui va faire du bruit chez les socialistes voire dans la gauche française. La motion de Ségolène Royal est arrivée en tête du vote des militants (à hauteur de 29%, quatre points devant celle de Delanoë et celle d’Aubry), ce dans l’optique à la fois de définir l’orientation idéologique du PS et (surtout) de la désignation de son nouveau premier secrétaire national. Ce succès constitue une surprise mais à moitié, car on entendait depuis quelques jours la possible désignation à la tête du parti (après tractations) de l’excellent Vincent Peillon (royaliste / il est à gauche de Royal sur la photo). Je reviendrai la semaine prochaine sur le sujet, avec une modeste analyse, à quelques jours du congrès de Reims.

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(Photo : AP)

Université d’été de la Rochelle

septembre 2, 2008

U

Aujourd’hui on peut entrer un nouveau mot ou plus exactement une nouvelle expression dans le Dico Pol 2008 du blog.

Université d’été de la Rochelle : Événement de 3 jours officialisant la rentrée politique des socialistes en France, où la forme et les tractations priment plus sur le fond. Pour la forme, il y a l’affichage des ténors du parti dans les médias. Pour ce qui est des tractations, ce sont les coulisses, là où se font et se défont les alliances dans l’optique de maintenir ou d’accroître son influence au sein du parti. Enfin, le fond qui est le plus important et le plus délaissé par les médias, car probablement considéré (à tort ?) comme le moins « attirant ». Le fond est constitué d’une vingtaine d’ateliers où sont débattu de multiples sujets politiques. Ainsi, l’université d’été permet aux militants d’enrichir leur(s) réflexion(s). Je retiens l’un des plus intéressants, l’atelier 16 : Quelle politique économique et sociale de gauche ?

Et si c’était Martine ?

septembre 1, 2008

Et pourquoi pas finalement. Si le prochain premier secrétaire du Parti socialiste qui sera désigné au congrès de Reims en novembre devait être une femme, idéalement Martine Aubry !? J’avoue que personnellement elle a ma préférence et évoquer cette hypothèse n’est pas une chimère, même si Martine Aubry ne s’est pas encore offciellement déclarée candidate. Certes, les derniers sondages la classe troisième, respectivement derrière Bertrand Delanoe et Ségolène Royale.

L’université d’été de La Rochelle de ce dernier week end n’a pas décisivement permis de faire bouger les lignes en faveur du maire de Lille. Cela étant, un mouvement stratégique intéressant s’y est opéré. Outre le soutien déjà acquis de la puissante fédération du Nord, Martine Aubry a « engrangé » ceux de nombreux fabusiens, de quelques strauss-khaniens dont le plus important est celui Jean-Christophe Cambadelis (et la nuance est importante car elle avait besoin de tous ceux-ci) ainsi que celui d’Arnaud Montebourg.

Sur le fond, elle est autant jospinienne que Delanoe. Leurs visions politiques se rejoignent (globalement). Sur la forme, elle semble la jouer plus collective que son pair. Matthieu Croissandeau du NouvelObs la définit comme une « Femme de conviction, ouvertement réformiste mais ancrée à gauche, élue locale à l’envergure nationale, assez forte pour s’imposer mais pas assez pour inquiéter. Sur le papier, elle a le profil idéal. » Les prochaines semaines seront crutiales en terme de négociations internes et de rebondissements dans l’optique du congrès qui désignera celle ou celui incarnant assurément un nouveau leadership au sein du parti. Aubry pour peser plus lourd dans la bataille attend plus que probablement le désistement de Moscovici entrainant de facto un raliement à sa cause des deux principaux soutiens de ce dernier à savoir le maire de Lyon Gérard Collomb et le président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini. Vivement Novembre.